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Par JUR-HIST le 18 Janvier 2011 à 20:04
Deuxième partie
Les processus de juridicisation
Introduction
1° - L'inflation et l'instabilité législatives
2° - L'inflation du contentieux
Chapitre I Approche anthropologique de la norme
Le pluralisme juridique
Section I Le pluralisme juridique dans les sociétés occidentales
A - Définition
§ 1 - Pluralisme sociologique, pluralisme juridique
§ 2 – Exemples
B - Le rejet du pluralisme dans les sociétés modernes divisées
§ 1 – L'enracinement du mythe unitaire
§ 2 – La négation du pluralisme juridique: explication historique
1° - Rome
2° - Le Moyen Age (Vième - XVème siècles)
3° - L'Ancien Régime (XVème – XVIIIème siècles)
4° - Révolution et Empire
5° - Bilan
C - Les limites du monisme juridique: la diversification culturelle
§ 1 – Une remise en cause précoce
1° - Le triomphe de l'individualisme
2° - L'individualisme conduit à la négation des groupes sociaux secondaires
§ 2 – Les signes actuels du pluralisme
D - Réalité et opportunité du pluralisme juridique
§ 1 - Réalité d'une normativité plurielle?
§ 2 – Redéfinir le droit
1° - Les juristes contre le pluralisme
2° - Approche sociologique du droit
3° - Approche et définition anthropologique du droit
§ 3 – Opportunité du pluralisme juridique
1° - Finalité du pluralisme
2° - Enjeux
a / Perception complémentaire
b / Perception antagoniste
→ deux exemples
● Les lois du Milieu
● L'excision
3° - Les modalités du pluralisme
a / Réaliser « l'unité dans la diversité »
b / Quelques solutions empiriques
c / Le rôle de l'Etat
Conclusion
Section II Un exemple contemporain de pluralisme juridique: l'Afrique Noire
Evocation de la colonisation et des hypothèses de déculturation ou d’acculturation juridique.
A - Sources du droit africain
§ 1 – La force du mythe
→ exemple de la genèse de l’univers chez les Dogons / mise en norme du récit mythique (schémas)
→ exemple des sociétés totémiques
§ 2 – La coutume
Caractères :
1° - La répétition (élément matériel)
a / Evolutive
b / Spontanée
2° - La force obligatoire (élément psychologique)
a / L'imitation
b / L'habitude
c / La réciprocité
3° - Oralité et interprétation
Conclusion sur les sources du droit traditionnel et leur interprétation ethnocentriste.
Remarque sur le « choc » des valeurs culturelles et juridiques des sociétés occidentale et africaine :
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valorisation du passé c/ celle de l’innovation : « servant du passé dans les sociétés traditionnelles, l’homme est en Occident un fabricant d’avenir » (M. Alliot)
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la valorisation du groupe et de la différence c/ celle de l’individu et de l’uniformité
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la maîtrise de l’homme par le mythe (place éminente de la coutume) c/ la maîtrise du droit par l’homme (place éminente de la loi, comme mode exhaustif et exclusif de régulation sociale)
B - Les « colonisations juridiques » et leurs conséquences
§ 1 – La période coloniale
1° - La phase de coopération
2° - La phase « d’absorption »
a / Dénaturation par la rédaction
b / Retour sur l’ancien droit français
c / La mise en œuvre de la rédaction
§ 2 - La situation post-coloniale
1° - Le temps des codifications
a / Les motifs
1 – Enjeu politique
2 – Enjeu économique
3 – Enjeu juridique
b / L’échec des codifications
→ codifications partielles
→ résistance au droit codifié
• acculturation non consentie vécue comme une agression, oppression, aliénation
• incompréhension de ce droit nouveau (liée au langage et au contenu)
2° - La résistance du droit traditionnel au modèle européen
a / la survivance du droit traditionnel (coutumier)
→ exemples
b / Emergence d’une modernité alternative (à celle définie par l’Etat)
→ droit populaire résistant qui se forme au sein des institutions étatiques ou en dehors
3° - « Retour aux sources » : les politiques d’authenticité juridique
→ exemples
Conclusion
1° - L’avenir de l’Afrique post-coloniale : les voies de l’échec
2° - Le choix de la modernité alternative
a / Modalités et enjeux de l’authenticité juridique
b / Les dynamiques du pluralisme juridique
Chapitre II Approche anthropologique du conflit
Les modes alternatifs de règlement des conflits
Introduction
1° - Différend, conflit, litige
2° - Typologie « universelle » (anthropologique) des modes de règlement des conflits
a / Les parties sont autonomes : relation dyadique
- Système vindicatoire
- Négociation bilatérale (accord, transaction) → « ordre accepté »
b / Les parties ne sont pas autonomes : relation triadique
- Mode juridictionnel → « ordre imposé »
- Mode non juridictionnel (médiation, conciliation, arbitre « amiable compositeur ») → « ordre négocié »
Section I L’Etat, la vengeance et le droit
A - Le système vindicatoire
§ 1 - La vengeance de sang
Les règles, l’encadrement de la vengeance :
1° - Les actes
2° - Les acteurs
3° - L’espace et le temps de la vengeance
4° - Nature et étendue des rétorsions
§ 2 - Le prix du sang
Compensation par équivalent : finalité pacificatrice et indemnitaire
1° - Equivalent négocié ou fixé par la norme
2° - Variation de la nature et du quantum
B - L’Etat, la vengeance et la peine
§ 1 - La thèse évolutionniste
§ 2 - Contre argumentation anthropologique
1° - Etat et système vindicatoire
2° - Etat et droit pénal
3° - "Résurgences" vindicatoires dans le système répressif étatique des sociétés modernes
Section II - Valorisation de l’ordre négocié dans les sociétés traditionnelles
A – Structures socio-politiques et modes de règlement des conflits
- dans les sociétés élémentaires ou semi-élémentaires
- dans les sociétés semi-complexes
- raisons culturelles et institutionnelles du choix de l’ordre négocié
B – Modalités de l’ordre négocié
1° - Le conflit tranché par la collectivité (deux exemples)
2° - Le conflit tranché par un tiers : médiation et arbitrage
Section III - Emergence de solutions alternatives à l’ordre imposé dans les sociétés modernes
A - Les causes de l'évolution
§ 1 - L'ordre négocié, élément d'une contre-culture
§ 2 - L'ordre négocié, une réponse adaptée aux mutations de la société et aux maux de la justice
B - Les progrès de l'ordre négocié en France
§ 1 - La conciliation
§ 2 - La médiation
§ 3 - L'arbitrage
§ 4 – La procédure participative de négociation assistée par avocat ( Loi du 22 décembre 2010)
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Par JUR-HIST le 9 Janvier 2011 à 20:26
Citations
(extraits cités en cours)
1ère partie
Ethno-anthropologie - vertiges de la diversité
Chapitre I Objet, méthode, finalité
Culture ou civilisation – définition par Edward TYLOR (Primitive culture, 1871)
« La culture ou civilisation est cette totalité complexe qui comprend les connaissances, les croyances, les arts, les lois, la morale, la coutume et toute autre capacité ou habitude acquises par l'homme en tant que membre de la société ».
Tradition et modernité – définition du processus de modernisation par le sociologue américain EISENSTADT (1963)
« Historiquement, la modernisation est le processus de changement vers les systèmes sociaux, économiques et politiques qui se sont développés en Europe occidentale et en Amérique du Nord depuis le XVIIème jusqu'au XIXème siècle et qui se sont répandus dans d'autres pays. »
A propos de la crise du modèle juridique français – Adage romain
« Corruptissima resplublica plurimae leges »
(Les lois sont d'autant plus nombreuses que l'Etat est corrompu
A propos d’une approche anthropologique globale (fondée sur le comparatisme : comparaison généralisée des systèmes étudiés, qui inclut notre propre société) / étude de l’homme dans sa diversité culturelle contemporaine.
« Si je m’interroge sur les autres sociétés, elles me renvoient constamment à celle dont je viens » (Norbert Rouland)
Modes de réglement des conflits - Archipel des Célèbes (proche de Bornéo), la séparation conjugale chez les Toradja.
Propos recueillis par une ethnologue (1974): "La parole est un remède, comme disent les anciens. Parlez, ouvrez votre coeur et l'abcès se crèvera... Oui, la parole est un remède, réconciliez-vous clairement pour que chacun de vous puisse redresser ce qui est courbé, pour que vous arrêtiez ce que mutuellement vous n'aimez pas afin qu'il ne soit plus question de divorce."
En cas d'échec de la conciliation les époux ont le choix entre "la mauvaise rupture" (très mal vue par l'opinion publique) et le "divorce d'or" (séparation à l'amiable).
Chapitre II Le renoncement: posture nécessaire de l'anthropologie du droit
A propos de l'ethnocentrisme et du jugement de valeur porté sur la diversité culturelle – Cl. Levi-Strauss, Le regard éloigné, Plon, 1983, p 26-27
« Tant que les cultures se tiennent simplement pour diverses, elles peuvent soit volontairement s'ignorer, soit se considérer comme des partenaires en vue d'un dialogue désiré (…) La situation devient toute différente quand, à la notion d'une diversité reconnue de part et d'autre, se substitue chez l'une le sentiment de sa supériorité ».
Racisme – le non-sens biologique des races : Albert JACQUARD, Eloge de la différence (1981)
« Si le classement des hommes en groupes plus ou moins homogènes que l'on pourrait appeler races avait un sens biologique réel, le rôle de la biologie serait d'établir ce classement au mieux ; mais ce classement n'a pas de sens. »
2ème partie
Les processus de juridicisation
Introduction
Crise du droit, modification du processus de création du droit sous l’impulsion de la peur (la loi réponse pratique, circonstancielle à l’expression d’ un besoin, d’une demande sociale : la « loi fait divers » qui vient combler une exigence ou panser une blessure)
« Qu’un scandale éclate, qu’un accident survienne, qu’un inconvénient se découvre : la faute en est aux lacunes de la législation. Il n’y a qu’à faire une loi de plus. Et on la fait. » (Jean Carbonnier, Essais sur les lois, Paris, rép. Defrénois, 1995, p. 312)
Chapitre I Approche anthropologique de la norme / le pluralisme juridique
Section I Le pluralisme juridique dans les sociétés occidentales
Exigence du pluralisme sociologique (nécessaire émergence de groupes sociaux secondaires), formulée en 1864 par Emile Ollivier (homme politique libéral, fin de Second Empire)
« Il n’est pas vrai qu’il n’y ait que des individus, grains de poussière sans cohésion, et la puissance collective de la nation. Entre les deux, comme transition de l’un à l’autre, comme moyen d’éviter la compression de l’individu par l’ Etat, existe le groupe, formé par les libres rapprochements et les accords volontaires » ( commentaire de la loi du 15 mai 1864 sur les coalitions, paris, 1864)
A propos de la croissance du phénomène associatif en France, Jean-Louis Laville, sociologue :
« Avec la montée de la solitude et la recherche de lien social, l’évolution de la société amène à se situer moins sur des liens hérités pour privilégier des liens que l’on se construit soi-même » (Le Figaro, 10 décembre 2010)
Dans les sociétés où s’affirme la pluriculturalité, faut-il imposer l’uniformité ou préférer la voie , plus difficile de « l’unité dans la diversité » par la reconnaissance du pluralisme suivant des modalités variables ?
Montesquieu, L’esprit des lois, XXIX, 18 : « Il y a certaines idées d’uniformité qui saisissent quelquefois les grands esprits (…) mais qui frappent infailliblement les petits. Ils y trouvent un genre de perfection (…) ; les mêmes poids dans la police, les mêmes mesures dans le commerce, les mêmes lois dans l’Etat, la même religion dans toutes ses parties. Mais cela est-il toujours à propos sans exception ? (…) La grandeur du génie ne consisterait-elle pas mieux à savoir dans quels cas il faut des différences ? (…) Lorsque les citoyens suivent les lois, qu’importe qu’ils suivent la même ? »
Jean-Paul II, Encyclique Centesimus Annus, 1991 : « Le caractère social de l’homme ne s’épuise pas dans l’Etat, mais il se réalise dans divers groupes économiques, sociaux, politiques et culturels, qui ont chacun leur autonomie propre. »
Conclusion
L’unité dans la diversité vue par Cicéron, au temps de la République romaine.
« Nous considérons comme patrie celle où nous sommes nés aussi bien que celle qui nous a accueillis. Mais il est nécessaire que celle-là (celle qui nous a accueillis) l’emporte dans notre affection par laquelle le nom de « République » est le bien de la cité entière. C’est pour elle que nous devons mourir, c’est à elle qu’il faut nous donner tout entiers (…). Mais la patrie qui nous a enfantés ne nous est guère moins douce que celle qui nous a accueillis. C’est pourquoi jamais je n’en viendrai à lui dénier absolument le nom de ma patrie, encore que l’une soit plus grande et que l’autre soit renfermée dans la première – étant bien entendu que tout homme, quel que soit l’endroit où il est né, participe à la cité et la conçoit comme unique. (Cicéron, Les lois, II, 5)
Section II Un exemple contemporain de pluralisme juridique : l’Afrique Noire
Dénaturation de la coutume par la rédaction
La mise par écrit du droit coutumier ne vise pas à préserver l’intégrité de ce droit traditionnel ; la rédaction, par les autorités coloniales, doit servir leur modernisation (leur occidentalisation).
Doctrine Roume, gouverneur, 1905 :
« Notre ferme intention de respecter les coutumes ne saurait nous créer l’obligation de les soustraire à l’action du progrès, d’empêcher leur régulation ou leur amélioration. » Les juges doivent en profiter pour « leur donner la clarté qui leur manque trop souvent » et synthétiser les usages divers qu’ils sont amenés à constater. « Avec le concours des tribunaux indigènes eux-mêmes, il sera possible d’amener peu à peu une classification rationnelle, une généralisation des usages compatible avec la condition sociale des habitants. »
Des voix discordantes se sont élevées pour critiquer la dénaturation. Ce fut le cas en 1931 lorsqu’un autre gouverneur (Delavignette) s’est insurgé contre les modalités de rédaction des coutumes ivoiriennes.
« Qu’est-ce qu’une coutume africaine où les peines sont européanisées ? (…) En abolissant les ordalies dans l’administration de la preuve, en restreignant le serment sur les fétiches ou le Coran, en ne tenant pas compte des éléments surnaturels qui s’attachaient à la personne des juges, en dépouillant les chefs de leur pouvoir judiciaire et en appelant à siéger au tribunal, en qualité d’assesseurs, des hommes qui ne sont plus les initiés, les inspirés de la vieille Afrique, est-ce que nous n’avons pas vidé la coutume de sa substance ? Quand nous disons que nous jugeons selon la coutume, nous sous-entendons que nous commençons par juger la coutume elle-même d’après le Code. (…) Si vous mettiez la coutume sous l’influence de votre Code, si vous la découpiez en catégories, vous tueriez socialement les indigènes. Vous dresseriez de belles abstractions dans lesquelles vos justiciables seraient dépersonnalisés. Vous donneriez une prime au déracinement. »
L’importation des codifications implique le sacrifice du droit traditionnel. Cette hostilité est d’ailleurs cautionnée par les experts occidentaux lorsqu’ils sont sollicités. L’un d’eux, appelé à rédiger un avant-projet de Code civil pour l’Ethiopie dans les années 1960, écrit la chose suivante :
« Le Code [est] conçu comme un instrument politique destiné à désigner dans certaines voies le développement du pays plutôt que comme un recueil folklorique de coutumes qui souvent entraveraient ce développement (…). Cette coutume ne méritait pas le respect ; elle est la cause du niveau extrêmement bas où est restée la société africaine ; elle est la cause du sous-développement sous toutes ses formes. » (R. David, « La refonte du Code civil dans les Etats africains, Annales africaines, 1 (1962), p. 161)
Conclusion
A propos des « dynamiques » du pluralisme juridique :
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celle qui consiste à faire ployer le droit autochtone sous le poids du droit officiel (qui tend à le marginaliser ou l’anéantir) : elle est vouée à l’échec
Montesquieu, L’esprit des lois, 1748 (Livre II, Chap. I : De la nature des trois divers gouvernements)
« Les lois doivent être naturellement propres au peuple pour lesquels elles sont faites, que c’est un grand hasard si celles d’une nation peuvent convenir à une autre ».
Portalis, Discours préliminaire du premier projet de Code civil (1801)
« Les lois ne sont pas de purs actes de puissance ; ce sont des actes de sagesse, de justice et de raison. Le législateur exerce moins une autorité qu’un sacerdoce. Il ne doit point perdre de vue que les lois sont faites pour les hommes et non les hommes pour les lois ; qu’elles doivent être adaptées au caractère, aux habitudes, à la situation du peuple pour lequel elles sont faites… »
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celle qui consiste à ouvrir le droit officiel aux influences du droit autochtone : la richesse du pluralisme juridique réside précisément dans cette combinaison des deux droits
Chapitre II Approche anthropologique du conflit - Les modes alternatifs de règlement des conflits
Section III Emergence de solutions alternatives à l'ordre imposé dans les sociétés modernes
A propos de l'opportunité de ces solutions alternatives, Jean CARBONNIER:
"Solution d'un litige, apaisement d'un conflit: faire régner la paix entre les hommes est la fin suprême du droit, et les pacifications, les accomodements, les transactions sont du Droit, bien plus clairement que tant de normes ambitieuses." (Droit civil - Introduction, Paris, PUF, 1988, n° 35)
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Par JUR-HIST le 6 Janvier 2011 à 10:13
Sommaire
1ère partie
Ethno-anthropologie – Vertiges de la diversité
Chapitre I - Objet, méthode, finalité
Chapitre II - Le renoncement : posture nécessaire de l'anthropologie du droit
2ème partie
Les processus de juridicisation
Chapitre I - Approche anthropologique de la norme
Le pluralisme juridique
Chapitre II - Approche anthropologique du conflit
Les modes alternatifs de règlement des conflits
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Par JUR-HIST le 6 Janvier 2011 à 10:12
PREMIÈRE PARTIE
ETHNO-ANTHROPOLOGIE – VERTIGES DE LA DIVERSITÉ
Chapitre I
Objet, méthode, finalité
Section I Ethnologie, anthropologie sociale
A - Ethnologie
1° - Société
2° - Culture ou civilisation
3° - Tradition / Modernité
4° - Composantes de la modernité
a / Exhaustive
b / Modèle
c / Diffusion
d / Progrès
5° - Les assauts de la modernité et ses conséquences
ethnocides / avenir de l'ethnologie?
B - Anthropologie
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ethnologie: immersion, observation, interprétation
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comparaison généralisée
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retour sur soi: l'Autre devient une clé de compréhension de soi (le recul doit favoriser une perception renouvelée de son propre milieu)
Section II Anthropologie juridique
A - Approche interculturelle
§ 1 - L’objet
§ 2 - La méthode
1° - Les discours
2° - Les pratiques
3° - Les représentations
B - Penser le droit autrement
§ 1 - Crise du droit
§ 2 - Inspiration pour des solutions futures
→ exemple de la résolution des conflits (chez les Toraja du Sulawesi et les esquimaux d'Ammassalik)
→ modèles à valoriser dans notre société / admettre que nous vivons plusieurs logiques juridiques:
• l'affrontement et la conciliation (règlement du conflit)
• le pluralisme juridique au-delà d'une apparent unité du droit
Chapitre II
Le renoncement :
posture nécessaire de l’anthropologue du droit
Section I Premier renoncement : accepter la relativité du droit
Vision des sociétés modernes : place centrale du droit conçu comme principal – voire unique – mode de régulation sociale.
Formulation de dogmes « irréductibles » :
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le droit est étatique
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assimilation du droit à la loi
-
exclusion des autres modes de contrôle social
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la sanction comme condition de l’effectivité du droit
Le droit est à la fois exhaustif et exclusif
Nous avons donc enfanté une série de dogmes qui véhiculent une version « absolue » du droit.
En regardant ailleurs, il apparaît que cette conception peut être nuancée, démystifiée, relativisée.
A - Le dogme de la primauté de la loi (la loi première et principale source du droit)
Le monisme n'est pas le seul fondement de la juridicité.
§ 1 - Systèmes anglo-saxons de Common-Law
§ 2 - Les colonisations juridiques en Afrique
B - Le dogme de l’indépendance du droit
Le droit est-il indépendant d'autres mécanismes de régulation sociale tels que la morale ou la religion?
§ 1 - L’influence de la morale sur le droit
1° - Le droit des contrats
• Théorie des vices du consentement
• Théorie de la cause
2° - La dépénalisation de l’adultère
§ 2 - L’influence de la religion sur le droit
1° - L’exemple français: laïcisation / sécularisation du droit
2° - Bioéthique et religions
3° - Au-delà de l’influence : hypothèses de confusion
C - Le dogme de l’universalité du droit
Le droit a-t-il vraiment vocation à occuper tout l'espace social (droit « exhaustif »)?
L’exemple de la tradition chinoise, marquée par l’effacement du droit
§ 1 - L’influence du confucianisme
§ 2 - Une conception personnalisée des revendications et des relations sociales
§ 3 - Comparaison: modèle conciliatoire oriental et modèle contentieux occidental
Section II Deuxième renoncement : l’ethnocentrisme
A - Définition
§ 1 - Négation de la diversité
§ 2 - Le cas des juristes occidentaux
§ 3 - L’ethnocentrisme, posture universelle
B - Enjeux
§ 1 - L’ethnocentrisme, justification de la colonisation et du développement transféré
1° - Ethnocentrisme et colonisation
2° - Ethnocentrisme et développement transféré
a / Critère Ethnocentriste du développement
b / Transfert de développement
c / Glissement des critères de progrès et de développement
L’exemple du « développement durable » dans les sociétés modernes
Vertu de l’anthropologie : permettre à toute société de s’adapter sans se renier, d’interpréter sa propre culture à l’aune des nécessités nouvelles, en s’inspirant des expériences de l’Autre.
Raison pour laquelle l’anthropologie n’est pas compatible avec la posture ethnocentriste : elle exige son abandon.
§ 2 - Conclusion : l’abandon nécessaire de la posture ethnocentriste
1° - Crise + contact = ethnologie
2° - Le « regard éloigné » ou les figures contradictoires de l’ethno-anthropologue
a / Le conditionnement culturel de l’observateur
b / L’éloignement fatal : le reniement de soi
3° - La posture médiane
a / Les outils intellectuels
b / L’étude de l’Autre comme un tout
c / La juste distance
4° - Conclusion : « partir pour mieux revenir »
C - Les différentes formes de l’ethnocentrisme
§ 1 - Perspective pratique
1° - L’ethnocide
2° - Le racisme
a / Le temps des taxonomies arbitraires
b / Les races humaines : un non-sens biologique
§ 2 - Perspective historique
1° - Le contexte
2° - Les théories
a / L'évolutionnisme
1 - Le fondement ethnocentriste
2 - Les postulats évolutionnistes
3 - L’évolutionnisme : un compromis intellectuel rassurant
b / Les ruptures fonctionnalistes
1 - Malinowski, pionnier d’une ethnologie de terrain
2 - Le fonctionnalisme
3 - L’approche fonctionnaliste en anthropologie juridique
Conclusion - Les tendances actuelles de l’anthropologie juridique
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Par JUR-HIST le 6 Janvier 2011 à 10:12
Bibliographie générale
Anthropologie générale
J.M. Auzias, L'anthropologie contemporaine, PUF, Coll. « SUP », 1987
Géraud, Leservoisier, Pottier, Les notions clés de l'ethnologie, A. Colin, Coll. Cursus, 2000
Ph. Laburthe-Tolra, J.P. Warnier, Ethnologie Anthropologie, PUF, 1993
J. Lombard, Introduction l'ethnologie, Armand Colin, Coll. Cursus, 1995
Anthropologie juridique
L. Assier-Andrieu, Le droit dans les sociétés humaines, Nathan, 1996
J. Poirier (dir.), Histoire des moeurs, Gallimard, 1990
N. Rouland, L'anthropologie juridique, PUF, « Que sais-je », n° 2528
N. Rouland, Anthropologie juridique, PUF, Coll Droit fondamental, 1988
N. Rouland, Aux confins du droit, Odile Jacob, 1991
Bibliographie thématique
Ethnocide
R. Gessain, Ammassalik ou la civilisation obligatoire, Flammarion, 1969
R. Jaulin, La paix blanche : introduction l'ethnocide, t 1 : Indiens et colons, t 2 : L'Occident et l'ailleurs, Union générale d'éditions, 1974
Races - racisme
A. Jacquard, Eloge de la différence. La génétique et les hommes, Ed. du Seuil, Coll. Points Sciences, 1981
Cl. Levy-Strauss, Race et histoire, Denoël, 1987 (rééd.)
Pluralisme juridique
W. CAPELLER, T. KITAMURA, Une introduction aux cultures juridiques non occidentales, Autour de Masaji Chiba, Bruxelles, Bruylant, 1998
Ph. KAHN (dir.), L'étranger et le droit de la famille – Pluralité ethnique, pluralisme juridique, Mission de recherche « Droit et justice », 2001
A. Sériaux, N. Rouland (dir), Le droit face au pluralisme, Revue de la recherche juridique, Droit prospectif, 1993
N. Rouland, « La tradition juridique française et la diversité culturelle », Droit et société, n° 27/1994
Modes alternatifs de réglement des conflits
A. Garapon, L'âne portant des reliques. Essai sur le rituel judiciaire, Paris, Le Centurion, 1985
N. Rouland, « Les modes juridiques de solution des conflits chez les Inuit », Etudes Inuit, 3 (1979), p 80-101
J.F. Six, Le temps des médiateurs, Le Seuil, 1990
R. Verdier (dir.), La vengeance, 4 vol., Paris, Cujas, 1981-1984
Famille
Ph. Aries, L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime, Le Seuil, 1975
J.L. Flandrin, Familles : parent maison, sexualité dans l'ancienne société, Hachette, 1976
E. Shorter, Naissance de la famille moderne, Le Seuil, 1977
L. Vincent Doucet-Bon, Le mariage dans les civilisations anciennes, Albin Michel, 1975
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